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Carnet de Voyage de Chris

Carnet de Voyage de Chris
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Carnet de Voyage de Chris
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27 juillet 2012

Historique de mon carnet de voyage

Carnet de voyage

 

C’est un projet qui a vu le jour quand je me suis retrouvé dans ce charmant petit village des Hautes-Alpes : Ceillac. Nous y avions été pour la fête du village l’année dernière faire une démo de country. Quel spectacle ! Je parle surtout du paysage montagnard en été. Que de verdure, de vallons, de forêts, d’eau. Au petit matin j’avais été jusqu’à la cascade de la Pisse pour y aller goûter l’eau. Fraiche ! Mais quel plaisir des yeux. Un avant-gout de ce qui m’attendrait plus tard. Et puis il y a eu cette petite randonnée de 2 heures pour aller voir les marmottes. Petits chemins à travers les quelques chalets de pierre et de bois de la fin de la vallée. Traversant un troupeau de moutons avec son berger, sa bergère et ses chiens de berger. Que de fleurs également le long du sentier. La plénitude au soleil d’été. On oublie tout et l’on ne veut plus partir. Plein les yeux, plein le cœur, plein la tête.

C’est à ce moment-là que je me promis de revenir ici même. De retour à la vie citadine, je ne pus me retenir d’aller consulter un site de cartographie pour repérer les alentours du village. Quelle promesse ! Je me souvenais d’avoir déjà eu envie plusieurs fois d’aller me frotter aux montagnes des Alpes. A l’adolescence, avec les copains nous avions en projet de faire le tour du Mont Blanc mais les rêves d’ados restent souvent dans les cartons. La nature m’avait pourtant fait un clin d’œil. Et la montagne en particulier. Même si c’était pendant les vacances d’hiver. Tout restait à découvrir. Et puis quelques randonnées familiales plus tard, dont le nombre s’élevait exponentiellement grâce aux Cistes, ce jeu de chasse au trésor géographique, la nature m’avait totalement conquise. Je me lançais alors quelques défis et partais pour la demi-journée ou la journée sur divers sentiers des Bouches du Rhône, du Gard et du Vaucluse. Le bonheur était toujours au rendez-vous. Et la découverte tel un explorateur aussi ! Je m’appliquais à me détourner de sentiers battus pour tracer mon propre chemin. Que de découvertes improbables quand on ose. Des rencontres fortuites aussi. Et puis cette plénitude citée précédemment. Retour aux sources, seul face à dame nature. Respecte là et elle te le rendra au centuple.

J’avais dans l’idée, après avoir séjourné en hiver à Serre-Chevalier, de faire une rando sur plusieurs jours dans le coin. Mais l’ambition était bien grande pour une première fois. Je décidais donc de tester le bivouac en terre connue et en altitude moyenne. Le Ventoux ferait mon affaire. Après avoir sillonné quelques sentiers et quelques hors-pistes je visualisais mon périple : la traversée Ouest-Est aller-retour par la crête. Ce fut ma première aventure car je partais tel un randonneur-bivouaqueur débutant avec peu de nourriture, peu d’eau et une tente de fortune. Je m’en vais vous conter le périple.

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25 juillet 2012

Dimanche 22 juillet 2012

Dimanche 22 juillet. 5h45, après une nuit agitée et humide, je repars vers ma bergerie, dis bonjour à une brebis

2012-07-22 07

et c’est reparti pour la montée. 200m de dénivelé, puis, quelques hésitations plus loin je me retrouve face à un belvédère qui domine la vallée. Mon objectif est en vue.

2012-07-22 08

Je finis par descendre réellement cette fois. De ce côté le soleil chauffe, les fleurs sont ouvertes, la nature est réveillée et les randonneurs aussi. Puis vient la forêt, le village s’approche c’est la fin du tour. Mon corps est ko mais mon esprit est plein de beaux souvenirs. Vivement un vrai repas, un vrai lit et une bonne douche parce que je pu le chamois !

Au final ce sera entre 45 et 50 kilomètres parcourus sur ces 2 jours et demi.

24 juillet 2012

Samedi 21 juillet

Samedi 21 juillet. 6h30, réveil difficile, les membres sont engourdis, la nuit a été mouvementée, les rêves indescriptibles. Passés les premiers pas hésitants, des habitudes d’un autre âge refont surface : allumer le poêle, aller chercher de l’eau au ruisseau et la mettre à chauffer. La pluie est toujours au rendez-vous, ça promet. Je ne pense pas faire plus qu’hier en terme de kilomètres et imagine d’ores et déjà passer une seconde nuit de bivouac mais en espérant qu’elle soit une nouvelle fois à l’abri. Le soleil revient ! C’est le départ. Le rythme du marcheur est de retour, pas de crampes, pas de courbatures. En montant vers le lac Vert, rencontre avec un groupe de chamois qui me regardent passer sans bouger.

2012-07-21 08

2012-07-21 08Jusqu’au lac tout allait bien, puis ce fut le drame : devant moi se dressent plusieurs cols. Le premier est à portée de pas mais semble bien bas. Un bruit attira ensuite mon regard, un bouquetin semblait m’indiquer la bonne direction : le deuxième col. Je le suivais puis me retrouva dans mes premiers névés.

2012-07-21 09Ce troisième col que je vois semble avoir un sentier pour y monter. Complètement désorienté je monte jusqu’à lui par les névés et les éboulis. Qu’il fait froid là-haut ! Ce petit vent glacial ne me dit rien qui vaille. Et pour cause : je vérifie le GPS et m’aperçois que je suis à 3000m d’altitude. Je m’oriente alors vers le deuxième col quand je rencontre un italien qui me confirme que c’était le premier col qu’il fallait prendre. J’avais fait un kilomètre de grimpette pour rien mais content d’avoir épinglé mon premier 3000.

2012-07-21 11

Après le col encore du bonheur : descente sur la neige sur trois cents mètres puis dans les prairies et les champs de fleurs. Tient encore un bouquetin. Puis je rejoins un torrent, les randonneurs qui grimpent affluent. Je vais me trouver un petit coin en forêt pour manger tranquille.

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Traversées de petits ponts de bois, puis arrivée à Rua : c’est le signal qu’il va falloir remonter ! Je rempli une dernière fois ma bouteille d’eau, j’espère qu’il y aura un ruisseau qui coule sur la route. Entre marches, échelons, câbles et poutres, le parcours est superbe. Ça grimpe dur à présent, j’entends de l’eau couler au loin mais au moment de traverser la rivière plus rien. Il va falloir se rassasier. Ce que je croyais être ma dernière montée fut terrible : plein cagnard, puis le désert. Des souvenirs du Ventoux (voir « premier bivouac ») me reviennent.

2012-07-21 17Arrivée en haut, je rencontre des Anglais qui me réconfortent en me disant qu’il ne reste plus beaucoup de montée et que je devrais arriver à boucler mon tour du Pic de la Font Sancte en 2 jours. Après 100 mètres de montée c’est enfin la descente, toujours sous le soleil, je n’en peux plus. L’eau va me manquer. J’arrive sur une crête et vois la bergerie que je voulais occuper si je devais passer une seconde nuit mais elle est toujours en fonction. Dans la vallée dernière moi j’entends les brebis. Je me retourne et vois un petit ruisseau à proximité. Le choix est drastique : finir la rando à 22h sans eau ou bivouaquer près du ruisseau ? La soif à raison de moi et je préfère m’installer dans la vallée, au diable les kilomètres parcourus en plus. De l’eau à volonté ! Le coin est superbe, j’installe mon campement et profite des derniers rayons de soleil.

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24 juillet 2012

Vendredi 20 juillet 2012

Vendredi 20 juillet. Départ 9h30, quelques kilomètres sur la route pour se faire les jambes. Puis apparait devant moi le panneau indicateur, ça y est c’est parti pour la grimpette. Tranquille, plein d’énergie je double allègrement les randonneurs.

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Premier lac, le paysage est superbe.

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Puis le lac Sainte Anne d’un bleu si pur mais trop froid pour s’y baigner même si quelques-uns s’y risquent.

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14h dans la descente vers la Barge,

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cet univers de pierre recèle en lui bien des trésors. Outre les deux lacs et les névés à portée de main, il faut savoir s’arrêter et s’accroupir. Le trésor floral est aussi, voir plus, important. Que de couleurs, que de formes différentes (voir "Fleurs de Alpes").

2012-07-20 13

Sur les petites portions plates qu’il ferait bon planter la tente et laisser venir à vous les animaux d’altitude. Je vous laisse, je vais manger ma tambouille.

 

On continue la descente : attention aux genoux et aux ampoules. Ouf ! Tout a tenu. 3 petits kilomètres sur la route au hameau de la Barge

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2012-07-20 15

et me voilà fin prêt (hum…) pour les 3,7 km à 24%. Souffrance, 876m de dénivelé ! Le temps se gâte par-dessus le marché !

- Monsieur, à combien de temps suis-je de la cabane ?

-30 minutes, me répond-on.

Délivrance. Je ne dormirai pas dans la tente ce soir ! Il y a une cabane avant mon point de chute initial. Tant-pis pour les stats, je n’aurai fait que 17,5km aujourd’hui. Mais la nuit devrait être réparatrice.

 

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2012-07-20 17

Ma cabane est tout confort : table, lit, poêle et bois à volonté. Le ruisseau est à côté et les marmottes sont de sortie. Un chamois vient me rendre visite. La pluie est de retour. Tant pis pour le mauvais temps mais ce soir I’m happy ! Tient la température baisse. Je me ramasse des grêlons à présent. Je me réchauffe les doigts de pied au poêle, un vrai délice. Magic moment. Retour aux sources garanti à la lueur de la bougie. Le temps semble comme arrêté alors que le reste du monde court à perdre haleine. J’ai l’impression d’être là depuis des heures mais cela n’en fait qu’une.

2012-07-20 19

Après avoir mangé je ne tarde pas à aller dormir, je sens que ça va être long à venir, il est 20h30.

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